Augyva: Un cheval de Troie pour Oka?
La lutte contre l’exploitation du niobium à Oka prend un nouveau virage. Deux compagnies minières se disputent la lucrative ressource. D’abord, la compagnie Niocan tente depuis plusieurs années d’obtenir un permis d’exploitation, puis maintenant, Ressources minières Augyva. Mais, cette fois, les méthodes patronales se peaufinent. Augyva utilise le langage environnemental pour briser la résistance des Mohawks et des citoyens. Sous prétexte de décontaminer les grandes quantités de déchets laissées par la St. Lawrence Colombium, qui a exploité jusqu’en 1976 une mine de niobium à Oka, Augyva propose maintenant de construire une usine de $35 millions et de l’exploiter pendant une vingtaine d’années.
Investir 35$ millions, pendant 20 ans et créer de 10 à 250 emplois pour décontaminer??? La décontamination du site de SLC ressemble à un cheval de Troie et ne serait qu’un moyen détourné pour se gagner l’appui de la population et des Mohawks. Ce que le conseiller spécial des communications d’Augyva a confirmé à un journaliste d’un hebdomadaire régional (L’Écho de Saint-Eustache, 27 juin 2011).
Mais les Mohawks et les citoyens rejettent ce leurre et s’opposent toujours à l’exploitation du niobium sur leur territoire. Les revendications territoriales demeurent toujours une question non résolue et préliminaire à tout projet d’exploitation des ressources de la région. Les agriculteurs d’Oka réaffirment leur ferme intention de protéger et faire prospérer la vocation agricole et agrotouristique de leur région. Les citoyens refusent toujours, dans une très forte majorité, d’être pollués par la radioactivité et le radon dégagés par le traitement du niobium, de voir leur source d’approvisionnement en eau menacée par les énormes quantités d’eau exigée pour cette production et, conséquemment, ils craignent que les cours d’eau environnants soient contaminés par les rejets des eaux d’exhaurre. Ils ne veulent pas vivre dans le bruit du camionnage et la poussière inhérents à toute activité minière. Le front commun regroupant les Mohawks, le Comité de citoyens d’Oka et l’UPA Outaouais-Laurentides, fort d’une pétition signée par 5,600 citoyens de la région, a demandé, en novembre dernier, au ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs qu’il ordonne au BAPE de créer une commission d’étude du projet portant sur son acceptabilité sociale. Le ministre reste toujours muet… Les Mohawks, les agriculteurs et les citoyens refusent de se laisser berner par Augyva et exigent que leurs attentes légitimes soient respectées.
Non à une décontamination bidon!
Oui à un BAPE sur l’acceptabilité sociale!
Des revendications territoriales d’abord!
Le Regroupement de solidarité avec les Autochtones
Courriel : info@solidarite-avec-les-autochtones.org