La Financière Norfolk: provocation et spéculation
STRATÉGIE DE «BLANC BEC» À OKA
par Gérard Laverdure, Montréal
La financière Norfolk a payé 100 000 $ un terrain en territoire revendiqué par les Mohawks de Kanesatake et veut le revendre 400 000 $. Stratégie déployée devant les caméras et les journalistes: on provoque les Mohawks en allant couper des arbres. Ca va les piquer au vif! La municipalité et le gouvernement vont paniquer. Ils vont nous acheter le terrain à notre prix pour avoir la paix. Bingo! Un peu gros non? Une autre démonstration que les affairistes n'ont aucune conscience sociale. Ils sont prêts à saccager les relations de deux communautés et à risque des vies humaines pour faire du fric. Comme si le droit de propriété était un absolu divin surpassant tout les autres.
Un dossier qui a assez traîné
Mais le maire de la municipalité, Richard Lalonde et son conseil semblent avoir plus de sagesse. Ils ne sont pas dupes de la manœuvre qui risque de tout faire déraper. Le gouvernement du Québec, quant à lui, favorise la mise en réserve des terrains. A Ottawa on se retrouve encore avec un nouveau ministre, John Duncan, qui semble vouloir s'en laver les mains. Il lui faudrait un bon «briefing» au plut tôt. Y a-t-il quelqu'un au fédéral qui a les couilles pour régler ce dossier qui a assez traîné et enfin rendre justice aux Mohawks? Ces derniers ont un autre rapport que nous à la terre et au territoire. 20 ans depuis la crise d'Oka. Leurs revendications territoriales historiques ont largement priorité sur le droit de spéculer pour s'enrichir. Pourquoi ne pas profiter de l'esprit d'ouverture qui se manifeste à la municipalité d'Oka et à Québec pour aller de l'avant? A moins que, coup de théâtre, Norfolk annonce qu'elle cède le terrain au fédéral dans un geste historique motivé par un sursaut de conscience. Les humains peuvent nous surprendre.