Justice pour les Mohawks
Justice pour les Mohawks
Par Gérard Laverdure,
L'auteur habite Montréal
Cyberpresse, Publié le 13 juillet 2010
Quand va-t-on enfin leur rendre justice et respecter vraiment les Premières Nations? On estime à environ 80 000 la population amérindienne au Québec et à 1,2 million au Canada (2006). J'ai suivi de près la «crise d'Oka» en 1990. J'ai conservé un dossier de presse des articles de l'époque dont plusieurs par des historiens et des anthropologues. Ils nous rappellent que depuis près de 250 ans, plusieurs peuples amérindiens, dont les Mohawks, ont été trimballés d'un bord et de l'autre et «parqués» dans des réserves, sans parler de la tentative canadienne de génocide par assimilation (les écoles résidentielles) au début du XXe siècle. Je comprends très bien leur ras-le-bol.
Ce qui intéresse les gouvernements et leurs amis corporatistes, depuis toujours, ce sont les richesses de la terre à exploiter pour faire du fric en abondance. Ils comptent sur le fait que la population du Québec, occupée à consommer et à s'amuser, se fout carrément du sort des Premières Nations. Pourtant, il y a eu des avancées au Québec: la Convention de la Baie-James et du Nord du Québec avec les Cris et les Innus, en 1975, et la Paix des Braves, signée en 2002 entre Bernard Landry et Ted Moses du Grand Conseil des Cris portant sur le développement des ressources (hydroélectriques) du Nord québécois. Des écologistes pensent plutôt qu'ils se sont laissés acheter. Au Canada, la loi constitutionnelle de 1982 reconnaît les droits ancestraux et ceux issus des traités, mais le Canada est aussi l'un des rares pays n'ayant pas adhéré à la Convention des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones. Une entente vient d'être signée, en mai 2010, pour la protection de la forêt boréale de six provinces, dont le Québec, entre des compagnies forestières et des groupes environnementaux. Sans la participation des peuples amérindiens...
À Kanesatake-Oka, si on laisse traîner, on va encore se retrouver avec des barricades et de la violence sur les bras par aveuglement et négligence des autorités politiques. On recherche les ennuis. Question complexe s'il en est une celle des droits des Premières Nations, mais quand la volonté politique et la bonne foi y sont, surtout côté gouvernemental, tous les espoirs sont permis.